Cent mille dollars au soleil c’est l’histoire d’une bande de vieux briscards – de ceux qui ont fait l’Afrique du temps des colonies – des durs de durs, des aventuriers du désert, des orphelins de leur patrie, des pupilles d’une Légion Etrangère civile composée justement d’apatrides, de criminels, de cabossés en tous genres et qui trouvèrent dans les contrées sahéliennes l’occasion d’une nouvelle vie, un echappatoire au bagne et l’exotisme de toute une époque. Et c’est ce que Jullian a merveilleusement mis en scène quand il a donné la parole à Blier, Belmondo, Ventura et bien d’autres, ces chauffeurs-chauffards de camions Berliet (encore toute une époque !) routiers de l’impossible, rigolards, soiffards, roublards et pourtant fraternels…fraternels à leur façon, bien sûr, dans la dureté virile de ces exilés de circonstance. Mais face à cette vie un peu chienne, il faut marcher en meute, n’est-ce pas ?